- vêtir
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• vestir 980; lat. vestire « vêtir, revêtir »A ♦ Littér.1 ♦ Couvrir (qqn) de vêtements; mettre des vêtements à. Vêtir, parer une poupée, un enfant. ⇒ habiller; fam. fringuer. Vêtir ridiculement. ⇒ accoutrer, affubler.2 ♦ (XIIe) Mettre sur soi (un vêtement). ⇒ revêtir. « chaque femme était obligée de [...] vêtir une lévite blanche » (Nerval).B ♦ V. pron. (se vestir qqch. 1579) SE VÊTIR. Mettre des vêtements. ⇒ s'habiller, fam. se saper. La façon de se vêtir. Les moyens de se nourrir et de se vêtir. Elle s'était vêtue chaudement. ⇒ vêtu. — Fig. et littér. « Dans la splendeur adorable du soir, de quels rayons se vêtait ma joie ! » ( A. Gide). ⊗ CONTR. Dépouiller, déshabiller, dévêtir.Synonymes :- habillerContraires :- dévêtirRevêtir quelque chose, le mettre sur soiSynonymes :- endosser- enfiler- mettre- passer- revêtirvêtirv.d1./d v. tr. Litt. Habiller, mettre ses vêtements à (qqn). Vêtir un enfant.|| Donner des habits à. Vêtir ceux qui sont nus.d2./d v. Pron. S'habiller. Se vêtir de neuf.⇒VÊTIR, verbe trans.A. — Empl. trans.1. a) [Le suj. désigne qqn]
) Vêtir qqn (de qqc.). Couvrir quelqu'un de vêtements, d'un vêtement particulier; mettre des vêtements à quelqu'un. Synon. plus usuel habiller; anton. dévêtir. Elle vêtait et dévêtait son enfant en ressentant de nouveaux plaisirs à chaque petit soin qu'il exigeait (BALZAC, Enf. maudit, 1831, p. 366). Il palpa l'enfant, l'ausculta, dit qu'il fallait le vêtir de laine et lui faire manger beaucoup de poisson (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 38).
) Vêtir qqn. Fournir des vêtements à quelqu'un; donner à quelqu'un la possibilité de s'habiller décemment, de se procurer des vêtements. Il vêtit (...), chaussa, nourrit la pauvre fille, lui donna des gages, et l'employa sans trop la rudoyer (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 31).
— Au part. prés. (sous la forme littér. vêtissant). Prêtre chrétien il a consommé à Besançon son sacrifice, secourant le malheureux, nourrissant le pauvre, vêtissant l'orphelin (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 365).b) P. anal. [Le suj. désigne qqc.] Couvrir. La neige épaissit l'hermine Dont elle a vêtu les toits blancs (MURGER, Nuits hiver, 1861, p. 43). Cette édition (...) avait été vêtue en dehors et recouverte en dedans d'une mirifique et authentique peau de truie (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 188).2. [Le suj. désigne qqn] Vêtir qqc. Mettre sur soi un vêtement. Synon. enfiler, passer1, revêtir. Vêtir un manteau, une robe. Il se jeta en une petite ruelle, se fit désarmer par son valet, dont il vêtit la houppelande (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 233).B. — Empl. pronom. réfl. S'habiller. Synon. pop. se fringuer, se saper; anton. se dévêtir. Façon, manière de se vêtir; se vêtir à la hâte. À la première [génération] on se nippe, à la seconde on se vêt, à la troisième on « s'habille » (ARNOUX, Paris, 1939, p. 53). Je m'étais vêtu dans une nuance « grand journaliste américain partant pour un voyage d'enquête »; avec un complet sport à boutons de cuir en boule, un magnifique manteau de voyage d'étoffe anglaise (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 208). V. dévêtir ex. 1.Prononc. et Orth.:[], [
-], (il) vêt [
-]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 [
-]. MARTINET-WALTER 1973 [
-], [ve-] (7, 10). WARN. 1987: soutenu [
-], courant [ve-]. Ac. 1694, 1718: vestir; dep. 1740: vêtir. FÉR. crit. t. 3 1788: ils vêtent, mais il vet, vétir, nous vétons. CHATEAUBR., loc. cit.: vêtissant pour vêtant. Étymol. et Hist. 1. Ca 950 « mettre sur soi » (Jonas, éd. G. de Poerck, 86: vestirent
); 2. fin Xe s. « couvrir de vêtements ou d'un vêtement particulier » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 245: De purpure donc lo vestirent; 254: li vestent son vestement); ca 1145 pronom. réfl. (WACE, Conception Nostre-Dame, éd. W. R. Ashford, 438); 3. ca 1210 « munir (quelqu'un) de vêtements » (GUILLAUME LE CLERC, Le Bestiaire divin, éd. R. Reinsch, 1784: Quant nu e povre me veïstes, Donc me pëustes e vestistes). Du lat. vestire « couvrir d'un vêtement; revêtir ». Fréq. abs. littér.:394. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 527, b) 507; XXe s.: a) 734, b) 510. Bbg. GOUG. Mots t. 2 1966, p. 128. — LANLY (A.). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, pp. 321-322. — SPITZER (L.). Frz. habiller.... Z. frz. Spr. Lit. 1919, t. 45, pp. 367-8, p. 370.
vêtir [vetiʀ] v. tr.CONJUG. je vêts, tu vêts, il vêt (var. il vêtit), nous vêtons, vous vêtez, ils vêtent (var. ils vêtissent); je vêtais (var. il vêtissait); je vêtis; je vêtirai; je vêtirais; vêts, vêtons, vêtez; que je vête; que je vêtisse (inus.); vêtant (var. vêtissant); vêtu.ÉTYM. 980, vestir; du lat. vestire « vêtir, revêtir ».❖A V. tr. Littér.1 Couvrir (qqn) de vêtements; mettre un, des vêtements à (qqn). || Vêtir, parer une poupée (cit. 1), un enfant. ⇒ Habiller, et aussi accoutrer, affubler. || Vêtir ceux qui sont nus, titre français d'une pièce de Pirandello.2 (XIIe). Mettre sur soi (un vêtement). ⇒ Revêtir. || Chaque femme était obligée de vêtir une lévite (→ Soutien, cit. 1).1 Mais Dostoïevski ne peut vêtir l'habit de tout le monde sans paraître porter une défroque, et s'être glissé dans le vêtement d'autrui.André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », I.B V. pron. Plus cour. (mais s'habiller est le v. non marqué). || Se vêtir (se vestir qqch., 1579) : s'habiller. ⇒ Couvrir (se); pop. ou fam. capitonner (se), fringuer (se); → Corder, cit. 1. || La façon de se vêtir (→ Entendement, cit. 8). || Nécessité de se vêtir. — Fig., littér. || « Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure (cit. 2) et de pluie Et s'est vêtu de broderie… » (Ch. d'Orléans).2 Dans la splendeur adorable du soir, de quels rayons se vêtait ma joie !Gide, Si le grain ne meurt, II, I.REM. On rencontre dans la langue littéraire un imparfait, un p. prés. et un présent pluriel en vêtis- (vêtissait, vêtissant; ils vêtissent, → 1. Mue, cit. 1, Buffon), cf. Montesquieu, Voltaire, Delille in Littré qui considère ces formes comme « une faute contre la conjugaison de vêtir ».❖CONTR. (Trans. et pron.) Dépouiller, déshabiller, dévêtir.DÉR. Vêtement, vêtu, vêture.COMP. Dévêtir, revêtir.
Encyclopédie Universelle. 2012.